le 6 février 1894, la Sœur Maria Deraismes, fondatrice du DROIT HUMAIN disparaissait, un hommage lui a été rendu au cimetière de Montmartre.
Le 6 février 2024, Sylvain Zeghni, Grand Maitre National de la Fédération française du DROIT HUMAIN, a rendu hommage à Maria Deraismes, fondatrice du premier Ordre maçonnique Mixte.
Autour de sa tombe, située au cimetière, Montmartre a été rappelé sont parcours et ses combats d’avant garde qui restent pour beaucoup d’actualité.
Les représentants des grandes obédiences françaises étaient présentes : Le Grand Orient de France, la Grande Loge de France, la Grande Loge Mixte Universelle, la Grande Loge Mixte de France, la Grande Loge Mixte de Memphis-Misraïm.
Le représentant de la Ligue Nationale de la Libre Pensée et de l’association des Libres penseurs a également pris la parole.
DISCOURS POUR LA COMMÉMORATION DU 130ÈME ANNIVERSAIRE
DE LA MORT DE NOTRE SŒUR ET FONDATRICE MARIA DERAISMES
6 FÉVRIER 2024, CIMETIÈRE MONTMARTRE
Mes Très Chers Frères et Sœurs, Chers amis,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre un vibrant hommage à une pionnière courageuse et visionnaire, Maria Deraismes.
Maria Deraismes était bien plus qu’une simple figure féministe. Elle était une véritable éclaireuse, ouvrant la voie à l’égalité des sexes dans une époque où les droits des femmes étaient souvent ignorés. Née en 1828, elle a consacré sa vie à la lutte pour la justice sociale et l’égalité, avec une passion et une détermination qui ont inspiré de nombreux contemporains.
En tant que première femme initiée franc-maçonnerie dans une loge masculine, Maria Deraismes a bravé les conventions de son époque pour s’engager dans une quête de vérité, de fraternité et d’égalité. Rendons hommage aux Frères de la loge n° 13 « Les libres penseurs du Pecq » qui ont bravé l’interdit de la Grande Loge Symbolique Écossaise. À l’issue de son initiation le 14 janvier 1882 elle dira ces mots si forts pour nous : « la porte qui s’est entrouverte ne se refermera pas sur moi et toute une légion me suivra ».
Le 4 avril 1893, sous son autorité, est fondée et constituée en Juridiction Universelle à l’Orient de Paris la « Grande Loge Symbolique Écossaise de France Le Droit Humain, ouverte à tous sans aucune distinction de sexe, de religion, de race ou de nationalité »
Fondatrice de la Société des Libres Penseurs de Pontoise, anticléricale, antimilitariste et opposée à l’oppression sociale, elle défend des réformes inédites telles que la séparation des Églises et de l’État.
Maria Deraismes a défié les normes établies pour prouver que les femmes avaient non seulement le droit, mais aussi la capacité, de participer activement à des domaines traditionnellement réservés aux hommes.
Elle a utilisé sa plume et sa voix pour plaider en faveur de l’égalité des sexes, montrant au monde que l’injustice ne peut être ignorée.
Aujourd’hui, en célébrant la vie et l’œuvre de Maria Deraismes, nous sommes appelés à nous souvenir de son courage, de sa persévérance et de son dévouement envers la justice. Elle a ouvert des portes qui étaient autrefois fermées aux femmes, et son héritage continue de guider notre quête commune vers un monde plus juste et équitable.
Poursuivons ses combats, ne nous taisons pas face aux violences faites aux femmes, aux inégalités. Nous ne reviendrons pas au siècle dernier. Disons haut et fort avec la Sœur Madeleine Pelletier « Ce que nous voulons supprimer, ce n’est pas le sexe féminin, mais la servitude féminine. » Non les femmes ne peuvent être considérées comme de simples reproductrices au service de la République, fut-ce au titre d’un « redressement reproductif… »
L’école publique laïque et obligatoire doit retrouver sa mission. Permettez-moi ici de citer Jean Zay « Les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas ».
Le combat pour la laïcité et la libre pensée de Maria Deraismes doit être poursuivi. Cet idéal humain de la Libre Pensée va de pair avec un idéal social, que Ferdinand Buisson résume en ces mots : « En d’autres termes, la Libre Pensée est laïque, démocratique et sociale, c’est-à-dire qu’elle rejette, au nom de la dignité de la personne humaine, ce triple joug : le pouvoir abusif de l’autorité en matière religieuse, du privilège en matière politique et du capital en matière économique. »
Parce que nous sommes laïques, nous ne laisserons pas les confessions religieuses, qui ont table ouverte à l’Élysée, décider de notre fin de vie.
Parce que notre combat pour l’Humanité est un combat pour l’universel, nous ne laisserons pas une partie de cette humanité, meurtrie par les guerres, les famines, le réchauffement climatique etc. se noyer dans la mer. Devant l’horreur, il n’y a qu’une seule préférence à avoir, celle du bonheur de l’Humanité.
Les derniers mots de Maria Deraismes furent : « Je vous laisse le Temple inachevé ; poursuivez, entre ses colonnes, le Droit de l’Humanité ».
Que la mémoire de Maria Deraismes demeure vivante dans nos cœurs et nos esprits, et que son exemple continue d’inspirer chacun de nous à défendre les valeurs de l’égalité et de la justice. Merci, Maria Deraismes, pour avoir tracé la voie vers un avenir où tous, hommes et femmes, peuvent marcher côte à côte vers un monde meilleur.
Sylvain Zeghni, Président du Conseil National de la Fédération Française de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN