Je vous livre les réponses de Jean-Pierre Bocquet aux 3 questions suivantes : 1- Si la Franc-Maçonnerie n’existait pas… quel chemin initiatique auriez vous emprunté ? 2 –La Franc-maçonnerie est-elle au crépuscule de sa mission ? 3- En maçonnerie, votre « Madeleine de Proust »…. quelle est elle ?
1- Si la Franc-Maçonnerie n’existait pas… quel chemin initiatique auriez vous emprunté ?
J’ai commencé mon existence en me croyant mystique, fasciné par le cérémonial et les rituels religieux, le chant grégorien.J’ai grandi en symbiose avec un prêtre atypique, insoumis, bientôt mis au ban de l’Église. » Sois toujours fidèle à ta promesse, au service du Christ et de tes frères », telle est la promesse qu’il m’avait arrachée à l’époque.
La vie m’a rattrapé ensuite, me poussant vers d’autres promesses, d’autres serments, d’autres engagements.
L’initiation maçonnique constitue sans doute la voie la plus originale et la plus féconde dans cette ouverture conjointe aux autres et à moi-même à laquelle j’aspirais depuis longtemps. Je mesure pleinement désormais ce que c’est qu’être au service de ses frères en humanité.
2- La Franc-maçonnerie est-elle au crépuscule de sa mission ?
L’être humain ne saurait vivre sans rites ni symboles.Nous y baignons à plein temps, femmes et hommes d’autant plus asservis à des coutumes que nous nous croyons libérés et maîtres de tout.
En maçonnerie, à l’inverse, la prise de conscience de cette puissance du symbolique permet à l’esprit de s’en émanciper et de comprendre comment et pourquoi, dans le monde profane, les rituels aveuglent.
Donc, loin d’être au crépuscule de sa mission, la maçonnerie reste plus que jamais le vecteur et le ferment de cette nécessaire et toujours inachevée recherche de la Vérité. Comme Kant, le franc-maçon se libère en remettant sur le métier l’ouvrage « d’une époque en voie d’éclairement ». Mais, même dans le crépuscule, se lève l’inaccessible étoile des lumières à venir.
3- En maçonnerie, votre « Madeleine de Proust »…. quelle est elle ?
Ma madeleine de Proust maçonnique, ce sont ces mots d’Éluard que je citais en conclusion de ma première planche d’apprenti. À 3 ans je pouvais dire en effet:
« Tout jeune j’ai ouvert les bras à la pureté […] je ne pouvais plus tomber. »
Quand le doute m’assaille, elle me revient en mémoire, j’y hume humblement ma vocation d’Homme…et je repars…
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