MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 153
1745 – Les Stuarts, francs-maçons ?
On a souvent affirmé et écrit que les Stuarts, rois d’Écosse avant que de devenir rois de Grande-Bretagne et rois sans couronne, avaient été initiés francs-maçons. Qu’en a-t-il été en vérité ? C’est ce que nous allons tenter de déterminer.
uoJacques VI Stuart, roi d’Écosse (1566-1625). – Fils de Marie Stuart, il n’est encore que roi d’Écossse – il succédera à Élisabeth Ière en 1603 sur le trône d’Angleterre et d’Irlande – lorsque William Schaw, son maître des travaux, agissant en son nom, réorganise, par de nouveaux statuts dressés en 1598 et 1599, le métier de la Maçonnerie.
Schaw est alors reconnu comme le « Surveillant général des maçons ».
Aucun document ne prouve que Jacques VI, qui quittera Édimbourg pour s’installer à Londres en 1603, ait jamais manifesté le moindre intérêt particulier pour la Maçonnerie ; ses ambitions personnelles étant plutôt orientées vers le gouvernement et les affaires extérieures de son royaume.
Ses successeurs, Charles Ier (1600-1649) et Charles II (1630-1685), s’impliquent dans des affaires politico-religieuses qui les éloignent de la vie de leurs sujets.
• Jacques II Stuart, roi de Grande Bretagne (1633-1701). – Fils cadet de Charles Ier et d’Henriette Marie de France, fille d’Henri IV, il accède à la couronne après la mort de son frère Charles II.
Mais converti au catholicisme il doit abandonner le trône à son gendre, Guillaume d’Orange, et se réfugier en France à la cour de son « cousin » Louis XIV.
On prétend parfois qu’une loge « écossaise » aurait été créée, en 1688, à Saint-Germain-en-Laye, au sein de son Welsh Regiment ; mais ce régiment « irlandais » n’est arrivé en France que l’année suivante.
Absence de preuves, donc !
———-
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
———-
Les origines jacobites de l’introduction de la FM en France est une pure légende urbaine, un écran de fumée pour masquer le rôle qu’a joué la GL des « Modernes » avec Richmond et Desaguliers.
Dire que des régiments d’Irlandais, exilés suite à la défaite de La Boyne, sont à l’origine des premières loges de la nouvelle Franc-Maçonnerie, c’est comme de prétendre que des Russes « blancs », exilés en France après la Révolution de 1917, y auraient fondé une cellule du Parti Communiste.