MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 82
1723 – Les Constitutions d’Anderson
17 janvier. – Publication à Londres des Constitutions des Francs-Maçons – qui contiennent l’histoire, les devoirs, les règlements de cette très ancienne et très vénérable Confrérie. L’auteur en est un certain James Anderson (1684-1739), pasteur presbytérien. De nouvelles éditions paraîtront en 1738, 1756, 1767, 1784, 1815, 1819, 1827, 1841.
Selon le Livre des Constitutions, dont on dit qu’il fut « inspiré » par John Theophilus Desaguliers, « les personnes admises comme membres d’une loge doivent être des hommes de bien et loyaux, nés libres, et d’âge mûr, ni serfs, ni femmes, ni hommes sans moralité ou de conduite scandaleuse. »
Un examen attentif des « Constitutions » permet de relever 126 fois le mot Masons (maçons) ; 12 fois l’expression Free Masons (maçons libres) ; 10 fois l’expression Free and Accepted Masons (maçons libres et acceptés) ; 9 fois l’expression Free-Masons (francs-maçons) ; 4 fois l’expression Accepted Masons (maçons acceptés) ; et une fois l’expression Accepted Free Masons (maçons libres acceptés).
Il est fait mention, à diverses reprises, de (Old) Charges (Anciennes Obligations), de Regulations (Règlements), de Records (Archives), de Traditions (Us et Coutumes), de Statutes (Statuts). Y figure encore le mot Landmarks, si souvent utilisé en Franc-Maçonnerie, mais si difficilement traduisible : les bornes, les repères, les lois, les fondements, les préceptes, ou tout simplement les… Landmarks.
Le Livre des Constitutions – ou Constitutions d’Anderson, comme on l’appelle communément – portera plusieurs titres au fil de ses éditions successives, notamment en 1738o: Le Nouveau Livre des Constitutions de l’ancienne et honorable Fraternité des Maçons libres et acceptés.
© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).
Cette publication des Constitutions qui étaient prêtes depuis 1722 était une des 2 conditions posées par le Duc de Montagu au retrait de sa candidature à sa réélection comme Grand Maître (l’autre étant la nomination de Desaguliers comme Deputy Grand Master. L’élection irrégulière de Wharton, non reconnue par une bonne partie des loges, avait conduit à une crise ouverte que le retrait de la candidature de Montagu refermait en permettant l’élection, régulière cette fois, de Wharton à la King’s Arm Tavern.
Wharton cependant ne devait guère en profiter. A la St Jean 1723, il fut battu d’une voix parce qu’il s’opposait à la désignation de Desaguliers comme Grand Maître adjoint.